Penser avec les personnes en situation d’extrême pauvreté

Analyse

Pendant les réunions publiques des 26-27 juin 2013 à New York, des participants de 8 pays (Bangladesh, Belgique, Bolivie, Burkina Faso, Etats-Unis, France, Madagascar, Pérou), ont présenté les évaluations des OMD réalisées dans leurs pays. Ces travaux ont permis d’élaborer les cinq recommandations du document : « Vers un développement durable qui n’oublie personne : Le défi de l’après 2015 ».

1. Ne laisser personne derrière.
«  Il est difficile d’accéder aux droits. Certains finissent par y renoncer. Ce qui nous maintient aussi dans la pauvreté, ce sont les discriminations ou les humiliations qui pèsent sur les pauvres. Le regard sur les pauvres est tellement dur que la misère se cache : les gens ont honte. » dit une participante française.

2. Introduire les personnes vivant dans la pauvreté comme de nouveaux partenaires dans la construction de la connaissance sur le développement.
« Même en situation d’extrême pauvreté, une personne a des idées. Si ses idées ne sont pas reconnues, les personnes sont davantage entraînées dans la spirale de la pauvreté. » Des conditions sont nécessaires pour que ces idées soient entendues : « S’il y a la confiance, alors, il y aura la reconnaissance. Avec la reconnaissance, il y a la fierté, et avec la fierté, il y a le courage d’ouvrir des chemins de réussite. » ont affirmé des personnes du Burkina Faso.

3. Promouvoir une bonne gouvernance participative.
« Nous voulons devenir acteurs de la société. Dans nos démarches et dans nos luttes, nous sommes confrontés à des incompréhensions de la part des administrations et des décideurs politiques. Les associations où nous pouvons nous engager librement, pour créer des alternatives doivent être encouragées.  » demande une participante belge.

4. Promouvoir les emplois décents, la protection sociale et l’accès aux droits fondamentaux pour tous.
Pour des participants malgaches, le manque des vêtements, la peur, l’exclusion, le sentiment du rejet, la honte, la timidité font obstacle pour que les jeunes suivent une formation professionnelle et cherchent du travail. Les droits humains fondamentaux ne sont pas respectés : droit à l’alimentation, au logement, à la santé, absence d’actes de naissance… Le côté humain est négligé.

5. Réaliser l’éducation et la formation pour tous.
La plupart des participants ont affirmé que l’école est le meilleur moyen pour leurs enfants de se libérer de la pauvreté et insistent pour dire qu’il faudrait arrêter d’exacerber la compétition et encourager la coopération entre tous les acteurs, les élèves, leurs familles, la communauté et l’école.