Ne pas baisser les bras

À l’occasion de la semaine durant laquelle nous célébrons la Journée Internationale des Droits des Femmes, découvrez une série d’articles qui met en lumière la capacité de résistance et l’inventivité des femmes face à la misère.


Maman1 Louise est un symbole de résistance. Originaire de la République Démocratique du Congo, de la ville de Bukavu et militante Quart Monde, elle travaille comme portefaix. Un travail éprouvant mais qui lui permet de nourrir sa famille et soutenir son entourage.

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Être portefaix c’est sillonner les marchés à la recherche d’un client afin de transporter sur son dos ses achats, parfois sur de longues distances. Il s’agit souvent de charges très lourdes comme des sacs de maniocs ou de bananes. Malgré tout l’effort qu’il demande, ce métier fait pourtant la fierté de Maman Louise :

  • « Je suis portefaix. Je travaille dans un marché, à côté du lac Kivu. Ce que je fais est un travail difficile, mais malgré cela je me donne du courage parce que Joseph Wresinski, nous a dit de ne pas baisser les bras. »

À travers son travail, Maman Louise voit d’ailleurs l’opportunité de former ceux qui n’ont pas de quoi vivre. Pour elle, c’est comme un devoir, car de cette façon, elle aide de nombreuses personnes dans le besoin :

  • « Je partage mon travail avec des gens que je rencontre dans la vie. Il peut se faire qu’on ait un sac de 40 kg à transporter. Je le répartis avec une autre personne, car je ne peux pas manger si une voisine a le ventre vide. »

Faire partie du Mouvement, lui a permis de s’exprimer librement sans complexes. Étant membre de l’équipe de coordination d’ATD Quart Monde au Congo, elle raconte :

  • « Dans cette coordination, je suis parmi ceux et celles qui ne savent ni lire ni écrire, mais je suis considérée comme tout le monde. Nous sommes tous égaux puisque pour Joseph Wresinski, l’intérêt ce n’est pas de privilégier les personnes qui ont étudié, mais que celles qui ont étudié et ceux qui n’ont pas étudié se mettent ensemble pour une même cause. Parfois, on me donne la responsabilité de modérer une réunion, je le fais à ma manière. Cela me touche beaucoup qu’on m’accorde l’occasion de parler, je n’ai jamais vécu ça en dehors d’ATD Quart Monde. »

Elle est également membre d’un groupe dénommé « Familles solidaires », ce sont des familles qui vivent dans la pauvreté et qui ont décidé de s’unir contre la misère. Chacun y partage ses expériences, ses pensées. Dans ce petit groupe, elle est la caissière. Ils mènent plusieurs actions de solidarité dans leur quartier. Par exemple, face à l’insalubrité, ils ont décidé de ramasser tous les sachets lors du dernier 17 Octobre.

Elle explique que souvent ils vont aussi visiter des familles très isolées, qui vivent encore plus dans la misère pour qu’elles ne se retrouvent pas seules :

  • « Avant d’être dans le Mouvement je ne faisais pas ça. Dans le Mouvement on a appris à donner la dignité à une personne, donner l’amour à une personne, donner du soutien. »

Maman Louise nous rappelle la valeur qu’un travail peut avoir dans la vie d’une personne et celle de sa communauté. Au sein d’ATD, elle milite pour ses droits et ceux des autres qui sont dans la même situation qu’elle. Elle apprend aux autres et apprend également d’eux.

Elle confie fièrement :

  • « Dans le Mouvement, on apprend qu’il faut partager son intelligence avec d’autres, je vous ai dit que je ne savais ni lire ni écrire, il y a un membre de notre coordination qui s’est donné le courage de m’apprendre. Il s’appelle Bob ! Maintenant, je sais écrire mon nom et ATD. »

Article original publié en mai 2019 sur ce site.

Photo : Maman Louise, 2019 © ATD Quart Monde

  1. Marque de respect en RDC
  1. Quel témoignage! On parle beaucoup d’inclusion des plus pauvres mais là, on a une pratique.
    Je vote pour que Louise soit nommée « Grande Citoyenne du Monde »

  2. ATD Quart Monde fait des choses extraordinaires, je vous ai vu encore lors de l’événement de l’économie de Francesco organisé par le pape sa sainteté François. Notre monde a faim et soif de ce style de vie empreint d’amour pour la personne humaine et les biens et l’argent sont des moyens pour un monde plus juste.

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