La Journée internationale de l’enfant africain en Tanzanie

À l’initiative de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), la Journée internationale de l’enfant africain est célébrée le 16 juin de chaque année depuis 1991. Elle rend hommage aux élèves qui ont été fortement réprimés pendant les manifestations du 16 juin 1976 en Afrique du Sud, les émeutes de Soweto. Cette Journée est aussi l’occasion de sensibiliser la société à la nécessité d’améliorer l’éducation scolaire et les conditions de vie des enfants africains.

Une journée de mémoire de la jeunesse africaine

À Soweto, en Afrique du Sud, le 16 juin 1976, entre 10 000 et 20 000 écoliers noirs ont protesté contre la mauvaise qualité de leur éducation et revendiqué le droit d’apprendre dans leur propre langue. Des centaines d’élèves ont été assassinés et plus d’un millier de jeunes ont été blessés.

Le 16 juin de chaque année, des gouvernements, des ONG, des organisations internationales et d’autres institutions se réunissent pour travailler sur les défis à relever et saisir les opportunités qui permettent de garantir effectivement les droits des enfants et des jeunes en Afrique.

La Journée internationale de l’enfant africain à Dar es Salaam

En Tanzanie, l’équipe d’ATD Quart Monde mène des actions dans plusieurs quartiers défavorisés de Dar es Salaam depuis 2009 : Tandale, Mwananyamala, le marché aux poissons de Magogoni et les carrières de pierre de Tegeta et Boko. Dans ces communautés, les membres de l’équipe entretiennent des relations à long terme fondées sur la confiance et des partenariats directs.

Les près des 200 membres actifs d’ATD Quart Monde dans ce pays mènent des actions quotidiennes dont l’objectif est de lutter contre l’extrême pauvreté : un accompagnement aux familles de ces quartiers, une bibliothèque de rue et un soutien scolaire pour les enfants, la diffusion d’une recherche participative internationale sur les dimensions cachées de la pauvreté, ou encore, un support à des activités génératrices de revenus pour un groupe de femmes (Tabote).

L’équipe se prépare aussi à la Journée internationale de l’enfant africain depuis plusieurs mois avec plusieurs partenaires. Elle a commencé à organiser des rencontres à cette occasion dès le mois de mai telles que la projection du film Serafina ! réalisé par Darrell Roodt en 1992 qui porte sur les émeutes de Soweto. Les enfants de Pakacha Street, à Tandale, dans l’espace ouvert de la bibliothèque de rue, y ont participé.

De plus, le 14 juin, de jeunes étudiants ont planté 250 arbres avec ATD Quart Monde, Green Club du Vocational Training Center de Don Bosco Oyster Bay, le comité 16 juin créé ad hoc, la communauté de Tandale ont planté 250 arbres.

Les étudiants du Green Club de Don Bosco Oyster Bay plantent des arbres.

Des ateliers de recyclage de déchets ont été proposés aux enfants avec l’ONG AfriCraft. Les participants ont ainsi créé des crayons à papier avec du journal et des porte-clés avec des capsules de café.

Atelier de recyclage pour les enfants.

Le 16 juin, une conférence de presse à l’Alliance française et un événement à Tandale sont aussi organisés.

Une journée de réflexion sur le droit à un environnement sûr et sain

Cette année, le thème international officiel de cette journée avait été préalablement défini : les droits de l’enfant dans l’environnement numérique.

Néanmoins, ATD Quart Monde Tanzanie a choisi un autre thème car les enfants de la bibliothèque de rue de Tandale souhaitaient réfléchir sur un thème qui affecte leur vie quotidienne :

  • La protection de l’environnement – Droit à un environnement sain et sûr pour tous les enfants de Dar es Salaam.

En 2021, lors de l’évaluation du programme de la bibliothèque de rue de Pakacha Street Tandale, certains parents, enfants et les animateurs du programme habitants du quartier ont décrit des problèmes d’environnement qu’ils rencontrent. Ils ont alors revendiqué une amélioration de l’assainissement et de la collecte des déchets, ou encore, le plant d’arbres dans le quartier pour le rendre plus beau et vivable.

En effet, l’insuffisance des infrastructures d’assainissement dans le quartier est également un obstacle pour que les enfants puissent y vivre sans s’exposer à d’importants risques pour leur santé. De plus, en raison des pluies diluviennes, certaines familles ont perdu des documents essentiels tels que les certificats de naissance et le matériel scolaire. Ces pertes ont eu une forte incidence sur le parcours scolaire des enfants, en particulier, des plus petits. Tous les ans, sans document et matériel, les enfants rencontrent de grandes difficultés pour reprendre l’école. Par ailleurs, l’absence de priorité donnée au traitement environnemental est aussi la cause de la décomposition des murs des maisons, devenus trop humides du fait de l’écoulement quotidien des eaux d’égout.

Un droit déterminant pour la croissance et l’épanouissement des enfants

C’est la raison pour laquelle les membres d’ATD Quart Monde ont choisi de célébrer le 16 juin en partant de l’expérience des enfants de Tandale, représentative des conditions de vie d’un grand nombre d’enfants africains. L’équipe espère que la préparation de l’événement de cette année pourrait être le point de départ d’une action à long terme sur le thème de la protection de l’environnement dans la région.

« Ensemble, nous devons tous nous unir pour faire en sorte que notre responsabilité soit de veiller à la garantie des droits de l’enfant africain. Un environnement sain et sûr, c’est un droit qui est déterminant pour la croissance et l’épanouissement des enfants de Dar es Salaam. »

Gasper Mbwambo, coordonnateur adjoint des programmes éducatifs ATD Quart Monde en Tanzanie

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