Des initiatives responsables, des exemples à encourager !

Article écrit par Jean-Michel Kantoussan, volontaire permanent au Sénégal.

L’art, un catalyseur de conscience

Mountaga, dit Fada, est un artiste plasticien qui trouve les matériaux pour ses créations dans les rues de Pikine. Il s’inspire de son environnement, notamment de sa ville natale, pour donner une nouvelle vie à toutes sortes d’objets et de matériaux destinés aux ordures. Le Maire de Pikine Nord lui a ouvert la possibilité  d’occuper un lieu, dit « théâtre de verdure », pour le transformer en espace d’expression artistique. Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui non seulement admirent ses œuvres mais également prennent part à ses ateliers de peinture et de transformation des déchets.

Fada, artiste plasticien de Pikine, Dakar, 2022 © ATD Quart Monde

Auparavant ce lieu ressemblait à un dépotoir, par conséquent peu d’événements s’y produisaient. Aujourd’hui, Fada y réalise des ateliers créatifs et monte des expositions autour des déchets qu’il récupère et transforme. Sa démarche permet d’attirer l’attention et contribue à une réflexion sur la production des déchets et leur traitement. Ses fresques murales, en plus d’embellir le lieu, sont porteuses de messages.

De ses efforts pour transformer ce lieu, il dit :

  • « C’est une opportunité pour moi de contribuer à responsabiliser les jeunes de mon quartier, qu’ils ne soient pas seulement spectateurs, mais qu’ils puissent apporter leur pierre au développement durable. Je suis conscient que l’art est un catalyseur de conscience et qu’il me donne la possibilité de transmettre un message important. »
Fada dans son atelier, artiste plasticien de Pikine, Sénégal, 2022 © ATD Quart Monde

Fada donne ainsi une nouvelle vie à des objets qui auraient souillés les rues de Pikine avant de s’amonceler dans les dépotoirs. Pour lui, c’est aussi une façon d’offrir un nouveau visage à Pikine, quartier pauvre, trop souvent dénigré.

Fatou Poulho Ndiaye collecte et revalorise les déchets

Fatou Poulho Ndiaye, militante Quart Monde, Sénégal, 2022 © ATD Quart Monde

Inlassablement, Fatou Poulho Ndiaye ramasse les déchets. C’est ainsi qu’elle gagne sa vie. Née à Thiès, ville importante du Sénégal, elle vit actuellement à Dakar.

Fatou collecte principalement les bouteilles en plastique, les nettoie, puis les revend. Chaque jour, elle sort de chez elle à cinq heures du matin pour rejoindre son lieu de travail qui se trouve à une heure de route. Elle s’y rend à pied et collecte tout ce qu’elle trouve sur son chemin. Puis elle entrepose sa récolte derrière un parking où elle trie et nettoie chaque objet récupéré : bouteilles, bols, sachets en plastique, ferraille, sceaux de peinture, cartons et aussi du pain sec qu’elle revend à des éleveurs de chèvres.

Son activité interroge nos modes de vie et de consommation. Comment revenir à plus de responsabilité dans nos choix de vie et davantage d’implication vis à vis des générations futures ?

Consciente des problèmes de traitement des déchets lié à ceux de la surconsommation, elle dit :

« Pour moi, cette activité est une façon de sensibiliser les gens à une consommation plus intelligente. Ça aide aussi certaines personnes à se procurer des choses qui sont trop coûteuses quand elles sont flambant neuves. »

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