COP28 – L’action climatique doit plus que jamais contribuer à l’éradication de la pauvreté

En Novembre et Décembre 2023, la Conférence des Parties sur le changement climatique (COP) organisera sa 28e session à Dubaï, aux Émirats arabes unis. Cette fois, ATD Quart Monde n’aura pas de délégation présente sur place, mais nous veillerons à ce que nos recommandations soient entendues.

Les personnes vivant dans l’extrême pauvreté : les plus touchés par les effets du changement climatique

Les personnes vivant dans l’extrême pauvreté et leurs communautés à travers le monde sont les premières et les plus durement touchées par les effets du changement climatique. Elles sont pourtant les moins responsables de ses causes1 et ont le moins de moyens pour se protéger des effets. Leurs souffrances personnelles causées par les récents événements climatiques extrêmes (cyclones, tornades, inondations, sécheresses, canicules, incendies de forêt, etc.) signifie qu’ils doivent être au centre de l’action climatique. Alors que les plus riches de chaque pays ont les moyens de s’adapter sans soutien financier, un pourcentage important de la population mondiale est incapable de réparer les dommages matériels et immatériels causés par ces événements.

Les engagements déjà pris par les États qui lient action climatique et élimination de la pauvreté

Il a été obtenu en 2015, dans le cadre de l’accord de Paris pour le climat, que l’éradication de la misère fasse clairement partie de l’action climatique. Cela a été rappelé dans le cadre du pacte de Glasgow de novembre 2021 qui reconnaît la nécessité « d’assurer des transitions justes qui favorisent le développement durable et l’éradication de la pauvreté, ainsi que la création d’emplois décents et de qualité. » (85.)

En tant que premier accord contraignant sur l’action climatique, signé par 196 pays, l’Accord de Paris devrait dicter la base de toute législation climatique, tant au niveau national qu’international.

Associé aux engagement des États sur le premier objectif de développement durable qui vise d’ici 2030 « la fin de la pauvreté et la lutte contre les inégalités sous toutes ses formes et partout dans le monde », cela montre l’importance internationalement reconnue de l’éradication de la pauvreté pour progresser vers des sociétés plus vertes et plus justes.

Une COP28 qui doit traduire concrètement ces engagements dans les politiques d’atténuation, d’adaptation, de bilan mondial, de transitions justes et de pertes et dommages

ATD Quart Monde salue le rapport de synthèse du dialogue technique du premier Bilan Mondial publié le 8 septembre 2023, qui fait référence à plus de dix reprises aux actions climatiques qui contribuent à l’éradication de la pauvreté en termes d’atténuation, d’adaptation, de transition juste, de pertes et dommages et de mesures financières. Il souligne la nécessité d’impliquer les personnes ayant une expérience directe de la pauvreté, dans l’élaboration de solutions et l’enjeu pour les institutions financières de lutter contre le changement climatique dans le contexte de l’éradication de la pauvreté.

Vaincre la grande pauvreté doit devenir l’affaire de l’ensemble des politiques publiques et pas seulement celle des politiques sociales.

Les 5 recommandations d’ATD Quart Monde

Depuis 2015, ATD Quart Monde porte cinq recommandations plus que jamais nécessaires :

  • Accorder une attention particulière aux 20% les plus pauvres afin de s’assurer que personne ne soit laissé de côté.
  • S’attaquer au changement climatique en partenariat avec les personnes en situation de pauvreté,
  • S’assurer que les fonds atteignent les plus vulnérables.
  • Mettre en place des socles de protection sociale dans tous les pays.
  • Veiller à ce que les personnes en situation de pauvreté puissent bénéficier de formations et de créations d’emplois décents et de qualité dans le cadre d’une transition juste vers une économie respectueuse des personnes et de la terre.

ATD Quart Monde appelle les institutions internationales et nationales, les gouvernements, les collectivités territoriales, les entreprises, les ONG, les citoyennes et les citoyens, à s’unir et agir pour la mise en œuvre d’une action climatique qui contribue à l’élimination de la pauvreté.

Pour lire le plaidoyer cliquez ici.

  1. Les 10% les plus riches sont responsables de plus de 50% des émissions de gaz à effet de serre alors que les 50% les plus pauvres n’en émettent que 15%.
  1. C’est vraiment super! En espérant bien que ces recommandations vont parvenir à destination et tenir compte de tous ces enjeux climatiques du fait que les personnes en situation de pauvreté sont toujours ceux et celles qui sont victimes, c’est le moment d’agir face à cette perturbation climatique.

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