Week-end découverte au Centre international d’ATD Quart Monde

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En septembre 2020, une visite a eu lieu au Centre International d’ATD Quart Monde à Méry-sur-Oise, en France. Le but était de permettre aux  amis du Mouvement ATD Quart Monde en Bulgarie de découvrir le Centre international, ses activités et sa signification. Compte tenu de la pandémie, la présence prévue de deux groupes du Royaume-Uni a été impossible, mais l’équipe bulgare a réussi à s’y rendre pour mieux connaître le Mouvement.

Le groupe était composé de neuf personnes – toutes issues de différents horizons, mais unies par la conviction que la misère peut être éradiquée. Toutes  et tous s’engagent localement pour une vie digne pour tous, en commençant par les plus oubliés. La visite s’est déroulée sur trois jours consécutifs – du 19 au 21 septembre – remplis de discussions et d’ateliers, avec la participation de volontaires-permanents d’ATD Quart Monde. Différentes personnes du monde entier avec de nombreuses années d’expérience ont habilement dirigé chaque partie du programme.

PRÉSENTATION ET INTRODUCTION

Réunis en cercle en plein air, tous les participants se sont présentés dans l’ordre de leur choix. Au total, 21 personnes ont participé, chacune devant se décrire à travers un objet important pour elle.

« J’ai aimé le cercle de rencontres. Tout le monde a présenté son objet préféré. Jean a montré une hache et cela m’a fait penser: Oui, nous avons besoin de mots, les discussions sont un excellent moyen de trouver des solutions, mais à la fin, un travail physique est également nécessaire – aller ici et là, planter des légumes et des arbres, la cuisine, la construction de maisons… peut-être devrions-nous tous engager non seulement nos cerveaux et nos mots, mais aussi nos muscles. Il faut travailler dur, sans perdre notre enthousiasme et nos espoirs, pour toujours se souvenir que nous sommes tous humains… »

ATELIERS

Trois ateliers ont eu lieu au cours de la première journée, et chaque participant a choisi celui auquel contribuer.

Le premier a consisté à préparer une exposition itinérante composée de 16 petits panneaux carrés. Le thème principal était « Les Philippines et la situation de ceux qui luttent contre l’extrême pauvreté ». Des équipes de différents pays y avaient déjà travaillé. Le groupe bulgare a donc apporté sa contribution au développement de cette exposition.


« J’ai participé à l’atelier pour les Philippines. J’ai appris des faits assez intéressants sur le pays racontés par la merveilleuse Marjorie. Tout le monde a contribué avec une petite œuvre d’art à l’ensemble de l’image. »

Le deuxième atelier avait pour but de fabriquer un KAMISHIBAI. C’est un outil théâtral utilisé pour raconter des histoires selon une ancienne tradition japonaise.


« Nous avons travaillé à la fabrication de deux kamishibaïs en bois. Nous en avons ramené un en Bulgarie afin de l’utiliser avec les enfants dans nos activités hebdomadaires dans les rues de Sofia. La prochaine étape consiste à préparer des histoires avec eux. »

Le troisième atelier était consacré au jardinage.

« Les gens sous-estiment souvent ce type d’activité, bien que cela apporte une expérience importante et tangible. »

La journée s’est terminée par une soirée internationale, avec des chants et des danses du monde entier. Ce fut comme un voyage qui est parti du Pérou et a atteint Madagascar, en passant par la Bulgarie avec des danses traditionnelles bulgares, auxquelles tout le monde a participé.

UNE EXPOSITION ET UNE RENCONTRE AVEC DEUX DES PREMIERS VOLONTAIRES-PERMANENTS DU MOUVEMENT


Pour certains des participants, l’exposition « Nous sommes des héritiers » était extrêmement impressionnante. Divisée en plusieurs parties, elle parvient à bien recréer tous les aspects de la pauvreté. Elle montre comment celle-ci affecte les personnes qui la vivent et qui la combattent au quotidien. Elle montre aussi la force et la conviction que la surmonter est possible si nous luttons ensemble. L’exposition permet de réaliser que des gens s’engagent contre l’extrême pauvreté et l’isolement depuis des centaines d’années et que tout le monde est invité à faire partie de cette bataille.

Après la visite, le groupe s’est réuni pour s’entretenir avec deux des premières volontaires-permanentes. Chacun était libre de poser ses questions et de voyager à travers l’histoire du Mouvement dans une conversation informelle.

« La rencontre des premières volontaires a été vraiment inspirante. Je me sentais respectée et je voulais être comme eux, à faire tout ce qu’ils pouvaient, et encore plus si je le pouvais, pour aider, éduquer, faire attention aux autres, lutter avec les institutions, pour rechercher la prospérité et la dignité pour tous. Je voudrais rester disponible 24 heures sur 24 en pensant à comment contribuer, comment être utile, comment montrer plus d’amour et de compréhension… »

LES DIMENSIONS CACHÉES DE LA PAUVRETÉ

Afin de permettre une meilleure compréhension de l’aspect multidimensionnel de la pauvreté, au niveau mondial, le Mouvement international ATD Quart Monde, avec une équipe de l’Université d’Oxford, a lancé en 2016 une recherche participative, en parallèle dans six pays – Bangladesh, Bolivie, France, Tanzanie, Royaume-Uni et États-Unis. L’objectif principal était d’identifier les dimensions clés de la pauvreté et leurs interrelations. Les résultats de cette recherche ont été présentés par une partie de l’équipe de recherche pour la France, composée de quatre personnes en situation de pauvreté et d’une volontaire-permanente. Une discussion a suivi sur la question suivante : ces différentes dimensions  existent-elles en Bulgarie et quelles sont les solutions recherchées ?


« La discussion a été très intéressante. De nouvelles questions et idées ont émergé. J’ai réalisé que ce n’est pas parce que nous ne voyons pas un problème qu’il n’existe pas. Nous devons constamment actualiser nos méthodes de travail et rechercher la vérité dans la société dans laquelle nous vivons. »


« Nous devons tous sérieusement repenser notre approche de la pauvreté. »

Pour en savoir plus sur la recherche participative, cliquer ici.

DROITS DE L’HOMME  ET EXTRÊME PAUVRETÉ

En 2012, les Nations Unies ont adopté les principes directeurs « Droits de l’Homme et Extrême pauvreté » pour guider les pays du monde sur cette question. Afin de soutenir leur mise en œuvre, le manuel «Faire des droits de l’Homme une réalité pour les personnes qui vivent l’extrême pauvreté» a été créé. L’objectif est de soutenir le travail des organisations non gouvernementales, des militants locaux et des institutions dans la lutte contre l’extrême pauvreté, en tenant compte des principes proposés.

En s’appuyant sur le Manuel, et à partir de celles et ceux qui vivent dans l’extrême pauvreté, cet atelier visait à découvrir comment ces principes directeurs pourraient être appliqués dans un nouveau contexte. Comment passer d’une action locale à un plaidoyer pour d’éventuel changement de politiques et de stratégies au niveau national ?

« Il est important de rendre les enfants plus sensibles sur le sujet, de changer le système éducatif, de donner à chacun la possibilité de s’exprimer par rapport aux droits de l’Homme. Nous devons changer le système, une action indépendante n’aurait pas d’impact. »

À partir des expériences présentées dans le manuel, il est possible de sentir que chacun a des capacités qui peuvent parfois être invisibles. Ces capacités doivent être développées par l’action.

Une part importante du processus est la responsabilisation des personnes. Pour cela, il faut créer des espaces où elles peuvent se rencontrer et participer.


Plus d’informations sur le manuel peuvent être trouvées ICI.

Présentation du manuel en 2 pages, vous pouvez le trouver ICI.

Pour télécharger le manuel complet, vous pouvez le trouver ICI.

 

VISITE  PLACE DU TROCADÉRO.


Quelques jours avant le 17 octobre, le groupe a eu l’occasion de visiter la Dalle commémorative en l’honneur des victimes de la misère, située place du Trocadéro à Paris. Elle rend hommage aux victimes de la faim, de l’ignorance et de la violence. Elle rassemble tous ceux qui expriment leur  conviction que la misère n’est pas une fatalité. L’endroit est plein d’une énergie et d’une signification exceptionnelles. C’est un lieu particulièrement important pour tous ceux qui luttent contre la grande pauvreté. Sa réplique se trouve dans de nombreux endroits à travers le monde. C’est un lieu essentiel pour célébrer la Journée mondiale du refus de la misère, et pour rendre hommage à ceux qui ont perdu la vie en la combattant. Les répliques sont  placées là où il est reconnu que l’esprit et la signification du 17 octobre sont vivants et sont soutenus par de plus en plus de personnes partageant les mêmes idées.

EN CONCLUSION

Ces trois jours ont été extrêmement intenses et remplis de partage d’histoires et d’expériences. L’équipe de Bulgarie est maintenant plus familiarisée avec l’histoire et les activités du Mouvement qu’auparavant. De nombreuses nouvelles personnes partageant les mêmes idéaux et de nombreux nouveaux sujets de conversation ont été découverts.

L’activité du Mouvement en Bulgarie se poursuit avec force, de plus en plus liée aux différentes dimensions internationales d’ATD Quart Monde, en trouvant toujours plus d’alliés et d’amis dans la lutte contre la misère.

 

  1. J’aurais bien voulu participer à ces trois journées mais souvent en fin d’année je n’ai plus de congés à prendre. Je suis content que ces trois jours soient une réussite pour le mouvement ATD quart monde. J’ai affiché ce compte-rendu à mon travail au 4ème étage de la préfecture de CERGY. Peut-être que celà va donner envie d’adhérer au mouvement à des collègues de travail?

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