« La violence faite aux pauvres. De quelle paix sommes-nous acteurs ensemble ? » : un colloque en phase avec les grandes questions du monde

Du 22 au 28 janvier, le colloque international « La misère est violence. Rompre le silence. Chercher la paix » réunira des personnes en situation de grande pauvreté, des universitaires, des acteurs du terrain, des représentants d’instances qui vont croiser leur savoir comme ils l’ont entrepris ensemble depuis trois ans à l’initiative du Mouvement ATD Quart Monde autour de cette question trop souvent laissée aux seuls experts : « La violence faite aux pauvres. De quelle paix sommes-nous acteurs ensemble ? ». Exercice extrêmement difficile mais aussi passionnant pour les différents groupes d’acteurs. A travers des séminaires régionaux, des ateliers de dialogue s’appuyant sur le croisement des savoirs, cette recherche-action participative a impliqué un millier de personnes dans 25 pays. Elle débouche aujourd’hui sur un contenu de recherche inédit qui s’articule autour de deux grands axes :

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Violence et banalisation de la misère : Qu’est-ce qui est violence dans l’extrême pauvreté ? Quelles en sont les conséquences ? La non reconnaissance des personnes vivant dans la misère comme êtres humains. Le déni des droits fondamentaux. Des projets de lutte contre la misère non adaptés aux besoins des personnes. Les violences institutionnelles et politiques. Paix et reconnaissance mutuelle : Confrontés à la violence de l’extrême pauvreté, comment faisons-nous pour résister ? Qu’est-ce qui permet d’aller ensemble vers la paix ?Stratégies pour se défendre et se protéger de la violence. Conditions nécessaires pour résister et pour rompre le silence. Comprendre la paix à partir du refus de la misère. Construire la paix ensemble : moyens et responsabilités.

Le contenu de cette recherche est indispensable dans notre monde secoué par des crises successives, où les plus abandonnés sont les premiers à payer « la dette ». Dans ce monde, où les choix politiques sont de réduire les budgets et en premier là où l’on a toujours le moins investit et d’augmenter les contrôles sur ceux qui ont toujours payé le prix d’une société qui masque son manque de connaissance et son absence de vision à long terme en se donnant des objectifs chiffrés qui autorisent l’exclusion. Il est indispensable aux citoyens qui, dans ce monde bousculé et qui semble comme tourner le dos aux idéaux affirmés, résistent et se mobilisent pour une mondialisation qui se donne comme levier la dignité humaine. C’est-à-dire une mondialisation qui n’est pas dictée par la course aux profits mais par l’équitable partage des biens de la terre, qui n’est pas cloisonnement mais croisement des savoirs, qui ne parie pas sur l’uniformisation mais sur la richesse de la diversité, qui n’érige pas toujours plus de murs et de barrières mais ouvre des espaces où un nouveau vivre autrement ensemble devient possible.

« Pour avoir la paix, il faut te fatiguer parce que si tu ne te fatigues pas, tu n’auras pas la paix. (…) Je ne peux pas accepter que quelqu’un manque de respect ni à moi, ni à mes voisins. S’il s’agit de ça, je vais me bagarrer ». ( Séminaire régional de Dakar – juillet 2011)

Cette recherche-action participative est un des projets phares du Contrat d’engagements communs 2008-2012 du Mouvement ATD Quart Monde.

Eugen Brand Diana Skelton Isabelle Perrin
Délégation Générale