Atteindre l’objectif primordial de l’éradication de la grande pauvreté

Le Comité des ONG sur le développement social a été créé en 1998, peu après le Sommet mondial des Nations unies pour le développement social de Copenhague de 1995. Lors de ce sommet, consensuellement, les états ont mis en avant la nécessité de placer la population au centre du développement social. Les organisations de la société civile à l’ONU ont fondé le Comité des ONG sur le développement social pour veiller à la réalisation des objectifs du Sommet mondial et pour accompagner les avancées de l’ONU dans la réalisation de ces objectifs.

Dans ce cadre, tous les ans, ATD Quart Monde participe à la Commission de développement social de l’ONU. La Commission de développement social est un espace d’expression de la société civile. Elle représente une opportunité de s’engager dans la préparation du second Sommet Social Mondial (2025).

La soixante-deuxième session de la Commission du développement social (CSocD62) se tiendra du 5 au 14 février 2024 au Siège de l’Organisation des Nations Unies à New York. Cette année, le thème prioritaire débattu portera sur les manières d’atteindre l’objectif de l’éradication de la pauvreté  :

  • « Favoriser le développement social et la justice sociale au moyen de politiques sociales afin d’accélérer les progrès dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et d’atteindre l’objectif primordial d’éradication de la pauvreté ».

La déclaration signée sera transmise au Bureau de la Commission de développement social ainsi qu’au Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies à l’ouverture de cette 62ème session.


Extrait de la Déclaration de la société civile 2024 par le Comité des ONG sur le développement social.

Aujourd’hui, plus que jamais, notre monde est substantiellement et  crucialement fragile. Notre société, notre bien-être et notre avenir sont menacés par des inégalités structurelles et de multiples injustices. Notre contrat social a été rompu par l’extrême pauvreté et la faim, les discriminations intersectionnelles, les profondes lacunes en matière de protection sociale, les inégalités et les disparités persistantes et dévastatrices entre les hommes et les femmes, l’instabilité économique, la crise climatique, l’élargissement de la fracture numérique, les migrations mondiales, la menace d’une guerre nucléaire, la crise mondiale du coût de la vie, la « crise de l’aide sociale ».

Le monde est confronté à une crise qui s’ajoute à d’autres. La pandémie de COVID-19, qui a eu de graves répercussions économiques et sociales, n’a fait qu’amplifier ces déséquilibres systémiques. Ces défis structurels ont rendu moins efficaces tous les efforts déployés pour créer des sociétés inclusives et résilientes, ne parvenant pas, par essence, à offrir un avenir durable à tous.

  • Le moment est venu de repenser toute notre approche de la société, d’accepter et de mettre en œuvre le changement et la transformation sociale.

Les besoins des citoyens changent en réponse à un contexte qui évolue rapidement. Les citoyens veulent des actions plus réactives pour relever ces défis majeurs. Aujourd’hui, nous devons envisager un monde différent.

Une approche déconnectée et fragmentée des politiques sociales, économiques et environnementales n’a pas produit les résultats escomptés en matière d’éradication de la pauvreté et de réduction des inégalités.

Nous avons besoin de leadership pour établir un nouveau contrat social intégrant la justice sociale, économique, environnementale et politique, tant au niveau national qu’international. Ce sont les piliers de la paix, de la prospérité et de la sécurité internationales, comme l’indique la déclaration de Copenhague sur le développement social.

C’est avec les considérations ci-dessus à l’esprit que nous, les membres du Comité des ONG sur le développement social, appelons les États Membres à :

  • Inclure les personnes ayant une expérience vécue, quelle qu’elle soit, dans la conception, la mise en œuvre et l’évaluation des réponses politiques afin d’obtenir des résultats efficaces et percutants.
  •  Garantir l’égalité d’accès à un logement abordable et adéquat, à une alimentation nutritionnelle à bas prix, à des soins de santé de qualité, à un revenu de base, à une éducation de qualité, aux infrastructures et aux services publics, y compris l’accès à l’eau, à l’assainissement, à l’énergie et à la technologie numérique.
  • Mettre en place des systèmes et des socles de protection sociale universelle qui soient pris en charge par les pays, fondés sur les droits de l’homme et bien financés.
  • Donner la priorité au bien-être des personnes et de la planète et le mesurer, en utilisant des indicateurs multidimensionnels, au-delà du PIB, dans l’élaboration des politiques économiques.
  • Étendre l’allégement et la remise de la dette aux pays les moins  avancés sur la base des valeurs de justice et de solidarité.
  • Intégrer une perspective de genre dans toutes les politiques et donner aux femmes de tous âges les moyens d’agir dans tous les aspects de leur vie, en tant que moyens efficaces d’éradiquer la pauvreté et de réaliser l’égalité entre les hommes et les femmes.
  • Reconnaître les soins comme une responsabilité sociétale et adopter des politiques visant à reconnaître et à redistribuer ce travail vital, mais souvent non rémunéré, de manière plus équitable entre les hommes et les femmes et dans l’ensemble de la société.
  • Promouvoir les droits des peuples autochtones sur les terres, les territoires et les ressources comme moyen efficace de protéger les écosystèmes essentiels, les cours d’eau et la diversité biologique, et inclure les droits des femmes à posséder des terres et à en hériter.

Nous pouvons redéfinir un contrat social et construire un monde plus équitable, plus inclusif et plus juste si nous travaillons ensemble dans la solidarité et le partenariat pour le bien commun de notre humanité et de la Terre. Le moment est venu d’organiser un  deuxième Sommet Social Mondial, comme l’a demandé le Secrétaire Général pour 2025. Toutes les personnes marginalisées et vulnérables doivent être incluses dans ce contrat social. Un contrat dans lequel toutes les solutions sont élaborées dans une optique de genre, de sorte que l’inégalité soit un concept du passé et non de l’avenir. Le temps presse. Nous devons agir maintenant. L’avenir de la planète est lié au bien-être de chacun.

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Pour lire la version intégrale de la Déclaration de la société civile 2024  du Comité des ONG sur le développement social, cliquer ici.

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