Puisée, Haïti : une journée mondiale du refus de la misère réussie

Temps de lecture : 3 minutes

Malgré les conditions météorologiques, le grand nombre de personnes rassemblées à l’occasion de la journée mondiale du refus de la misère à Puisée, Jean Rabel (Haïti) témoigne de l’importance de cette journée pour l’ensemble des habitants de la zone. Cette célébration est particulièrement importante pour ceux qui se battent chaque jour contre la pauvreté extrême.

La journée mondiale du refus de la misère de cette année fût célébrée à Puisée d’une manière très particulière. Et cette manière confirme le dévouement que montrent toujours les familles de Puisée pour les activités du Mouvement ATD Quart Monde dont le 17 octobre. La veille, au soir, il a plu durant toute la soirée. Le jour même, il pleut abondamment toute la journée. C’est sous une pluie torrentielle que 300 personnes se réunissent pour dire non à la maltraitance sociale et institutionnelle, à la misère que leur impose leur statut de paysans isolés, et réclamer leur droit à l’égale dignité, comme le veut l’article premier de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.

Au menu :

– Un témoignage collectif qui montre les formes de maltraitance sociale et institutionnelle dont sont victimes les plus pauvres. L’accent est mis sur la manière dont les institutions étatiques traitent la communauté et ses habitants en parents pauvres. Le bureau d’inspection scolaire de la commune est mal vu du fait qu’il refuse de donner suite à la demande de nationalisation de l’unique petite école de la communauté construite par les habitants avec le soutien d’ATD Quart Monde.

– Quatre chants vibrants dont un titré « Haïti chéri » marque l’attachement des paysans avec leur pays. Un autre titré « Tèt ansanm » montre que grâce à l’union, nous pourrons sortir de la pauvreté et prendre le chemin du développement. Un troisième chant (Modernisation) est un témoignage de la toute nouvelle manière de cultiver la terre, basée sur la manière de faire de Saint Jean et qui donne de bons résultats. Un dernier chant titré « Si nous voulons développer », qui présente les sacrifices qu’il faut faire pour contribuer chacun à sa manière, au développement de sa communauté.

La journée est ponctuée aussi de quatre danses et quatre piécettes. Les piécettes présentent des scènes de maltraitance sociale et institutionnelle et des personnes vivant dans des situations difficiles qui s’unissent pour changer leur communauté et leurs conditions de vie. Malgré la pluie, répondre à ce rendez-vous marque un dévouement avéré et un effort énorme pour promouvoir la dignité de soi et de tout le monde.       

Saint Jean Lhérissaint