13e Université populaire Quart Monde européenne

Dialogue entre les institutions européennes et ses citoyens les plus en difficulté

Mercredi 5 mars 2014, une Université populaire Quart Monde européenne s’est tenue pour la première fois au Parlement européen, à l’invitation de l’Intergroupe de députés « Extrême pauvreté et droits de l’Homme – comité Quart Monde » [1]. Elle a réuni deux cent cinquante personnes : militants en situation de grande précarité venus d’une dizaine de pays, élus et fonctionnaires européens, citoyens solidaires, professionnels, syndicalistes… Tous ont dit leur volonté que le dialogue entre les institutions européennes et ses citoyens les plus en difficulté devienne permanent, depuis l’élaboration des lois jusqu’à leur évaluation.

Tous acteurs de démocratie ? L’emploi, un droit ? Quel accès aux droits fondamentaux pour ceux qui vivent en grande précarité ? Tels sont quelques-uns des sujets sur lesquels les participants ont formulé des propositions concrètes en vue des élections européennes de mai prochain. Ces propositions s’adressent aux candidats et aux citoyens. Elles vont être rendues publiques dans les jours qui viennent par ATD Quart Monde.

Les participants ont constaté l’échec de la plupart des politiques européennes de lutte contre la pauvreté. La faute à la crise ? Pas seulement, car celle-ci a commencé bien avant 2007 pour les familles aux revenus les plus faibles. Et, depuis, les politiques d’austérité les enfoncent encore plus dans la pauvreté. Comme l’explique la philosophe Myriam Revault d’Allonnes [2], cette crise sans fin n’est pas la fin du monde. C’est la fin d’un monde, qui exige un retournement et une réorientation du regard, à partir desquels nous avons beaucoup à réinventer pour que la vie change pour nous et pour les générations à venir.

En conclusion de cette université populaire européenne, la députée Sylvie Goulard, présidente de l’Intergroupe « Extrême pauvreté et droits de l’Homme – comité Quart Monde » a invité tous les participants à repartir dans leur pays comme ambassadeurs de la cause européenne, d’une Europe construite avec la pensée et l’expérience de tous ses citoyens. Et à se méfier des discours simplistes et des idées faciles proposés par certains partis pour sortir de la crise. Car ce sont les pauvres qui paient toujours la facture des mauvaises politiques.

[1] Et avec le soutien du programme l’Europe pour les citoyens de l’Union Européenne

[2] La Crise sans fin – Essai sur l’expérience moderne du temps de Myriam Revault d’Allonnes (Seuil)