Se rassembler pour trouver des solutions face à la maltraitance institutionnelle

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Rassemblés autour de la dalle commémorative en hommage aux victimes de l’extrême pauvreté dans le jardin des Nations Unies, la petite foule observe un moment de silence. Venus de milieux différents, ce qui les unis est leur engagement à lutter contre la pauvreté. Ils se sont réunis en ce 17 octobre pour la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté afin d’écouter les militant·e·s d’ATD Quart Monde – des personnes ayant vécu la pauvreté et qui s’engagent activement à rechercher et soutenir des personnes encore plus démunies – ainsi que des alliés de leur combat.

De l’autre côté de l’océan, à Dakar, plus tôt dans la journée, d’autres représentants d’ATD Quart Monde attendaient avec impatience le bus qui devait les emmener à la Place du Souvenir Africain. Là, des intervenants et des invités les attendaient pour discuter des défis et de la maltraitance institutionnelle auxquels les familles sont confrontées pour obtenir des certificats de naissance pour leurs enfants, ainsi que des bonnes pratiques mises en œuvre par des professionnels travaillant dans des organisations qui s’attaquent à ce problème.

Le 17 octobre 2024, des commémorations ont eu lieu à travers le monde autour du thème de la maltraitance institutionnelle, mais deux événements ont attiré notre attention : Le rassemblement à Dakar avec la présence du Comité international 17 octobre, et le rassemblement à l’ONU pour leur portée à la fois locale et internationale.

Objectif Développement Durable 1 : Éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde

Chaque année, il est important d’attirer l’attention de la communauté internationale sur le fait que l’extrême pauvreté est un problème global et énorme pour l’ensemble de l’humanité et que, dans le cadre de l’ODD 1, il reste encore beaucoup à faire.

Des militant·e·s d’ATD Quart Monde du monde entier étaient rassemblés dans ces deux lieux pour témoigner de leurs réalités, de leurs luttes et des solutions qu’ils développent.

Le thème du webinaire de Dakar portait plus précisément sur l’identité légale, avec pour slogan : « Je suis né, j’existe, ajoutez-moi à la liste ». Et dans la seconde partie de ce webinaire, des professionnels d’organisations telles que l’UNICEF et l’ACPF ont souligné comment ils donnent la priorité aux plus pauvres afin que personne ne soit laissé de côté.

Quant au webinaire diffusé à partir de la Chambre du Conseil économique et social, par l’intervention de différents millitants de New-York, Tanzanie et de Suisse, a permis de souligner les défis similaires auxquels font face les personnes en situation de pauvreté en interagissant avec différentes institutions.

Dans deux contextes très différents, les personnes ayant une expérience de la pauvreté sont confrontées à la maltraitance institutionnelle concernant des droits que certains considèrent comme « fondamentaux ». Et partager ces panels à l’échelle internationale nous lie dans une même mission pour tendre vers la bientraitance institutionnelle.

Local et international

À Dakar, la commémoration ne s’est pas arrêtée à l’événement hybride. Elle avait débuté la veille, lorsque le groupe s’est réuni à la mairie de Grand Yoff où ATD Quart Monde anime certaines de ses activités. La commémoration a commencé avec espoir, car quelques personnes ont partagé des exemples de bonnes pratiques déjà mises en œuvre au Sénégal pour garantir la reconnaissance légale des enfants. Elle s’est poursuivie le 18 octobre, le groupe suivant les pas du fondateur d’ATD Quart Monde jusqu’à l’île de Gorée. Peu après la première commémoration du 17 octobre en 1987, Joseph Wresinski avait visité la Maison des Esclaves située sur l’île et laissé un message qui avait marqué les conservateurs de l’époque.

Pour s’assurer que cet héritage impactera les générations futures, ATD Quart Monde a signé un contrat avec le conservateur de la Maison des Esclaves pour que la plaque fasse partie du guide de visite et la promesse qu’elle sera entretenue par l’établissement.

À New-York, le coeur était aussi à l’inspiration avec une interprètation musicale d’Alba Musik reprenant la chanson ‘’Rise Up’’ d’Audra Day, suivi d’une intervention de Mme Nancy Santos expliquant comment Project Access, une organisation internationale, sers à contrecarrer la maltraitance institutionnelle. Elle dit :

Asha Mohamed, quant à elle a expliqué dans son intervention :

Continuer la conversation en 2025 pour mettre fin à la maltraitance institutionnelle

Le thème des rassemblements pour Journée mondiale du refus de la misère portant sur la maltraitance institutionnel à permis de porter une attention mondiale à ce problème qui maintient les personnes en situation de pauvreté dans leur situation. La communauté internationale, les représentants d’États membres de l’ONU, des partenaires sont sensibilisés à ce problème auquel fait face les familles.

Les exemples de projets qui permettent la participation des personnes en situation de pauvreté et respectent la dignité de tous, inspirent à continuer de faire les efforts pour que ce soit respecté.

Et le travail continue. Pour faire suite au panel sur l’accès à l’identité légale de Dakar, une série de webinaire au courant de l’année 2025 permettront d’approfondir le sujet au niveau du Sénégal, de l’Afrique et à l’échelle internationale.

Dans le but d’aller au-delà des mots et de susciter des actions concrètes, la série de webinaires permettra d’amplifier la voix des enfants et des familles vivant dans la pauvreté, faire le point sur les efforts régionaux et internationaux visant à garantir l’enregistrement universel des naissances, faciliter un dialogue ouvert et honnête entre toutes les parties prenantes à tous les niveaux afin de partager ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas et d’identifier collectivement des voies pour des interventions plus efficaces et plus pratiques et d’établir des partenariats concrets qui débouchent sur des actions.

Pour voir ou revoir les interventions de la journée à New-York et à Dakar :