« Maggadon ! » Des volontaires permanents réfléchissent à l’engagement

  • « Elle est à l’horizon. Je m’approche de deux pas, elle s’éloigne de deux pas. J’avance de dix pas et l’horizon s’enfuit dix pas plus loin. J’aurai beau avancer, jamais je ne l’atteindrai.
    À quoi sert l’utopie ? Elle sert à cela : à cheminer. »
    Eduardo Galeano1

Magaddon veut dire « grandir ensemble » en langue wolof. C’est ce qu’ont fait une trentaine de volontaires permanents d’une quinzaine de nationalités différentes, avec 5 à 10 années d’engagement au sein d’ATD Quart Monde. Ils se sont réunis du 25 au 30 juin 2018 au centre international du Mouvement ATD Quart Monde, situé en France. À partir de leur diversité culturelle et sociale, ils sont venu.e.s discuter de leurs motivations, rêves et passions, des particularités de leurs vies d’engagement, de la créativité nécessaire pour recruter et accueillir de nouvelles personnes dans le volontariat et de leurs besoins pour être soutenus dans leurs missions, où qu’ils soient.

Maïmouna Kébé, volontaire sénégalaise, dakaroise, a débuté en 2013 dans son pays. Sa dernière mission a consisté à aller vers la société, à chercher et inviter de potentiels amis ou partenaires, à rejoindre le combat du Mouvement dans la lutte contre la grande pauvreté. Maïmouna s’apprête maintenant à passer une année en France d’abord pour se former, puis rejoindre une action dans une équipe locale.

Damien Almar, quant à lui, Français, toulousain d’origine, est volontaire depuis 2011. Il a d’abord passé cinq années dans une équipe en banlieue parisienne auprès de familles de Voyageurs mal-logées. Puis il a rejoint le pôle Connaissance Action Engagement du centre international, une équipe en soutien de celles et ceux qui sont sur le terrain, sur des questions comme l’éducation ou le travail.

Tous les deux ont réfléchi ensemble à ce qu’ils retenaient d’une semaine de discussion à partir de leurs expériences respectives :

« Le rassemblement nous a permis de nous donner du courage pour poursuivre notre engagement. Nous avons discuté à partir de situations vécues en mission, épanouissantes et à renouveler, ou parfois difficiles, parce que l’interculturalité et la pauvreté déstabilisent. Cette semaine de dialogue a permis de créer un espace convivial entre volontaires pour apprendre à nous comprendre, savoir ce que chacun.e de nous porte, parler en liberté et confiance, et créer des liens d’amitié durables, malgré parfois des missions lointaines, pour assumer des responsabilités et ne pas se sentir seul. »

Les volontaires en plein travail de réflexion et d’analyse de leurs missions.

« Au fil de la semaine, les discussions avançant, notre groupe s’est aperçu qu’à partir d’une grande diversité d’expériences de vie d’équipe et d’action, nous avons pu exprimer nos envies, interrogations et problèmes. Au Sénégal, en France ou au centre international, par exemple, des dynamiques d’équipe peuvent présenter des similarités malgré des contextes différents : partager de bonnes pratiques permet aux uns et aux autres de s’inspirer mutuellement, de poser des repères communs et continuer d’avancer, cheminer et grandir ensemble.

Regarder le Mouvement ATD Quart Monde aujourd’hui pour se projeter dans l’avenir, certes ; mais aussi

  • se rassembler pour se rappeler les raisons profondes qui nous animent : engagé.e.s pour suivre nos rêves de justice, d’égalité et de respect de la Terre ! Ce que nous voulons pour la société nous le travaillons, du mieux que l’on peut, pour le vivre au sein d’une petite ‘communauté’ de volontaires permanents et de membres du Mouvement ».
  1. « Fenêtre sur l’utopie », Paroles vagabondes, éd. Lux, 2010, p. 326 – citation partagée pendant ce regroupement.