Du vécu à l’action : Mariam Sankara, militante Quart Monde

Portraits de femmes africaines en lutte contre l’extrême pauvreté

À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, nous proposons de mettre en lumière quelques récits de vie de femmes africaines cette semaine. Ces articles sont écrits avec des femmes  engagées à ATD Quart Monde par plusieurs équipes de volontaires permanent·e·s engagé·e·s dans la région.

Ces portraits de femmes ont pour objectif de partager tant avec les membres du Mouvement, que partout ailleurs, les récits poignants et le remarquable courage des femmes africaines dans le combat contre l’extrême pauvreté.

En Afrique, comme ailleurs, les inégalités entre hommes et femmes ne surgissent pas seulement à l’âge adulte. Elles prennent racine dès la petite enfance, influencées par l’éducation parentale et le processus de socialisation.

À travers les expériences de vie de Mariam Sankara, de Delphine et de Francine, nous sommes confronté·e·s à des réalités parfois douloureuses, mais aussi à la détermination et à la résistance de ces femmes.

Chacune de ces histoires témoigne de la nécessité urgente de remédier aux inégalités de genre et aux discriminations. Elles invitent à lutter collectivement contre l’injustice et pour la promotion de l’égalité des droits pour toutes les femmes. Chaque histoire partagée représente un appel à reconnaître les droits fondamentaux des femmes, que ce soit en matière d’éducation, d’héritage, de participation politique, ou de refus des mariages forcés.

Nous espérons que ces récits inspireront une réflexion profonde sur la condition des femmes en Afrique et encourageront l’action en faveur de l’égalité et de la dignité.


Histoire écrite par Bonfils Irakiza, volontaire permanent d’ATD Quart Monde.

Mariam Sankara, militante d’ATD Quart Monde au Burkina Faso, incarne depuis de nombreuses années la lutte contre la misère. Tout en assurant le quotidien de sa famille grâce à son commerce, elle se distingue par son engagement envers les personnes en situation difficile. Elle agit aux côtés des veuves et s’efforce de défendre leurs droits.

Lutte contre l’injustice : Le combat de Mariam pour les veuves au Burkina Faso

Mariam Sankara décrit, émue, les injustices que rencontrent des femmes veuves au Burkina Faso :

  • « Les femmes veuves vivent beaucoup d’inégalités quand leurs maris décèdent. Quand une femme perd son mari, elle est souvent marginalisée et même abandonnée par sa belle-famille. Lorsqu’une telle circonstance survient, la femme éprouve des difficultés à assurer le bien-être de ses enfants. Une veuve sans source de revenus stables a du mal à s’en sortir financièrement.

Le propre vécu de cette femme en tant que veuve remariée a forgé sa détermination à ne pas rester silencieuse face à ces injustices. Elle exprime sa motivation à s’engager activement pour soutenir ces femmes vulnérables :

 « La situation des femmes veuves me touche beaucoup. L’ayant vécue moi-même avant de me remarier, cette expérience m’a forgée. J’ai décidé de ne pas me taire face à ces injustices et de m’engager auprès de ces femmes pour les accompagner comme je peux. »

Bâtisseuse de ponts

Au fil des années, Mariam a développé une connaissance approfondie des structures d’aide aux personnes en difficulté. Cette expertise lui permet d’accompagner les femmes veuves de sa communauté. Ces dernières peuvent ainsi découvrir des ressources disponibles et en bénéficier.

L’action de Mariam a eu des impacts concrets comme la scolarisation des enfants de certaines veuves grâce à son accompagnement. Lorsqu’elle obtient des informations sur la situation d’une femme veuve, elle l’accompagne vers une organisation susceptible de lui apporter l’aide correspondant à sa situation. Même lorsque des empêchements surviennent, elle les oriente .

Mariam joue ainsi un rôle de pont entre les femmes vulnérables et les structures pouvant améliorer leur situation. Elle décrit ainsi les liens qu’elle tisse pour soutenir ces femmes  :

  • « Dès que je découvre qu’une association, que je propose une assistance quelconque, je communique cette information à toutes les femmes concernées afin qu’elles puissent se rapprocher de ladite association. Récemment, j’ai été contactée par une organisation qui souhaitait soutenir les femmes veuves ayant au moins cinq enfants à charge. J’ai informé l’une de ces femmes, qui a ensuite sollicité l’aide et l’a obtenue. Elle m’a par la suite contacté pour exprimer sa gratitude ».

Un lien vital

Mariam Sankara, veuve remariée, incarne un engagement indéfectible contre la misère en soutenant activement les femmes veuves. Agissant comme un lien vital entre elles et les structures d’aide, elle facilite des résultats concrets tels que la scolarisation d’enfants de veuves. Sa capacité à mobiliser rapidement des ressources, comme une association qu’elle vient récemment d’impliquer dans ce combat, témoigne de son efficacité.

Mariam représente un modèle de détermination et de solidarité. Elle souligne l’importance de l’activisme local pour améliorer les conditions de vie des femmes veuves. Chaque démarche, chaque parole, chaque soutien, comptent dans la construction d’une communauté plus équitable et solidaire.


Aquarelle de Jacqueline Page © Jacqueline Page, ATD Quart Monde.

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