Enfants réunionnais déplacés en métropole : l’Etat reconnaît sa responsabilité

Communiqué de presse, le 18 février 2014

ATD Quart Monde se félicite du courage de l’Assemblée nationale qui vient de reconnaître la responsabilité de l’État français dans le déplacement par la force d’enfants réunionnais vers la Creuse, le Cantal et d’autres départements, entre 1963 et 1982.

Pour lutter contre l’exode rural dans ces départements, 1 630 enfants de milieu défavorisé habitants l’île de la Réunion avaient en effet été déplacés vers la métropole, le consentement de leurs parents ayant été obtenu par de vaines promesses. Arrivés en France, nombre d’entre eux ont connu des conditions de vie très difficiles, en plus de la douleur irréparable d’avoir été séparés brutalement de leurs parents et de leurs frères et soeurs.

La résolution mémorielle adoptée aujourd’hui à l’Assemblée nationale est une reconnaissance que de telles mesures coercitives sont contraires à la Déclaration universelle des droits de l’homme.

On se rappelle que le 11 avril 2013, le Conseil fédéral suisse – l’équivalent du gouvernement – avait aussi demandé pardon aux familles des enfants placés et des personnes stérilisées de force en Suisse entre les années 1920 et 1970.

ATD Quart Monde estime que la reconnaissance par les États de leur responsabilité morale dans de tels actes est importante non seulement afin que ces derniers ne se reproduisent plus, mais aussi pour que les enfants et les familles concernés puissent reconstituer et comprendre leur propre histoire.

Même si ce qui leur a été pris ne pourra jamais leur être intégralement rendu, cette reconnaissance symbolique est essentielle pour que celles et ceux qui ont souffert ou souffrent encore aujourd’hui de telles mesures puissent se reconstruire, reconstruire des liens brisés et mettre des mots sur du silence.