Revaloriser les minimas sociaux : solidarité et relance peuvent faire bon ménage

Communiqué de presse Paris, le 7 septembre 2012

L’INSEE vient de sortir son étude sur les niveaux de vie en 2010 et les chiffres sont catastrophiques. Pour la deuxième année consécutive, le taux de personnes sous le seuil de pauvreté (964 euros) augmente significativement. Aujourd’hui, plus de 8,6 millions de personnes sont concernées, soit 14,1 % de la population contre 13,5 % en 2009 (13 % en 2008). Il est temps de prendre des mesures pour faire cesser cette progression.

La crise qui sévit dans notre pays ne peut excuser cet immobilisme qui empêche nombre de concitoyens de vivre normalement. Le Conseil National des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale (CNLE) rappelait, dans un rapport rendu public le 5 septembre, que « pour beaucoup de ménages modestes, l’équilibre est structurellement impossible à réaliser », le reste pour vivre étant bien souvent en fait négatif.

Revaloriser les minimas sociaux

A sa création, le RMI avait pour but de donner enfin les moyens convenables d’existence que la constitution reconnaît à tout citoyen français. Représentant la moitié du SMIC à sa création, la valeur du Revenu de Solidarité Active (RSA) n’a cessé de décroître au fil des années pour ne représenter aujourd’hui plus que 43,7 % du SMIC. L’Allocation Parent Isolé (API) est passée dans le même temps de 64,9 % du SMIC à 55,3 %. Ces minimas sont indexés sur une inflation calculée à partir de critères parfois éloignés du budget réel des foyers les plus pauvres et déconnectés du salaire minimum. Aujourd’hui, les minimas sociaux n’évoluent donc pas en fonction du coût réel de la vie. De plus, la multiplication des procédures de vérification entraîne de nombreuses coupures privant parfois les ménages de revenus pendant plusieurs mois. C’est pourquoi ATD Quart Monde demande aujourd’hui au gouvernement de revaloriser le RSA à 50 % du SMIC et d’indexer les minimas sociaux en fonction d’un « panier de consommation » correspondant aux dépenses courantes des ménages les plus pauvres ainsi que de revoir les processus de vérification.

Un pari pour la croissance ?

Les personnes qui reçoivent le RSA ou l’API investissent tous leurs revenus dans la consommation, les études citées par le CNLE montrent même qu’il ne leur reste rien pour vivre à la fin du mois. Augmenter les minimas sociaux, c’est donc agir directement sur la consommation et relancer l’économie.

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