Notre rêve s’est réalisé

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Photo : Maria et Vasil Dokovi, Vlado Petrov

En 2017, ATD Quart Monde a invité à écrire des histoires vraies de changement contre une situation d’injustice et d’exclusion pour montrer que lorsqu’on s’unit pour un même combat la misère peut reculer.
Les articles sur notre site ne sont pas signés car il s´agit de favoriser une voix collective. Dans le cadre des 1001 histoires, l’auteur met en lumière une histoire vécue.

Maria et Vasil vivent dans une région défavorisée, en bordure d’un village, à une centaine de kilomètres au nord de Sofia, en Bulgarie. Ils partagent ce qui leur a donné la force et la volonté de changer de vie et la manière dont ils ont construit une relation de confiance avec Vlado, un citoyen qui se mobilise.

L’histoire qui suit a été écrite par Vasil et Maria Dokovi de Djurovo (Bulgarie).

« Tout a commencé avec notre petite-fille, Dida. Elle est tombée malade et il a fallu qu’elle se rende à l’hôpital pour enfants, à cause de son asthme. Pour qu’elle puisse revenir à la maison, on nous a demandé d’avoir un endroit avec des conditions convenables pour l’accueillir. Avec cinq filles, un garçon et leurs familles, les baraques où nous vivions étaient trop petites pour nous tous. Alors on a cherché d’autres solutions, mais c’est difficile quand on n’a pas d’argent. A travers son travail dans une fondation pour les enfants malades, Dani nous a aidé à trouver une petite caravane à ajouter à notre maison. Ça a pris beaucoup de temps, presque une année entière pour installer la caravane afin que Dida puisse revenir à la maison. L’année dernière, grâce à Dani, on a rencontré Vlado. Dani nous a dit que Vlado ne nous trahirait pas. Elle nous a assuré qu’on pouvait avoir confiance en lui et c’est exactement ce que nous avons fait.
On a eu le courage de faire tout ça grâce à Dida. Pour elle, on a aussi construit une salle de bain. Tous les membres de la famille y ont contribué.

  • Il n’empêche que nous voulions quitter le bidonville où nous vivions. C’était la misère.

Vlado nous a aidé en nous donnant des cochons et des poules. Ce n’était pas facile de les élever, mais après un moment, on a réussi à avoir de petits cochons. On en a vendu certains. Et les poules aussi. Il nous reste encore deux cochons et notre fils en a deux aussi. Maintenant, notre fils voudrait avoir sa propre petite ferme, pour pouvoir avoir plus d’animaux que nous et mieux vivre !
Maintenant, on a quelque chose et c’est comme ça qu’on en est arrivés là. Grâce à nos nouveaux revenus, on a été en mesure de déménager dans une maison au centre du village. Nous en sommes très fiers. Nous remercions Dieu pour tout ça. »

Ensuite, Vlado a partagé sa perspective : « ça a pris du temps de construire une relation de confiance entre nous. Au début, la famille m’appelait « le Bulgare » et jamais « Vlado ». C’est parce qu’il n’y a pas de confiance mutuelle entre les Rroms et les Bulgares. Pour moi, c’était important de venir leur rendre visite et d’être avec eux quand ils en avaient besoin. On a tous besoin d’être comme ça, des deux côtés. Ils ont accompli bien plus que je ne l’aurais cru. Ils avaient la volonté de faire beaucoup. Ils avaient juste besoin de croire que c’était possible, qu’ils en étaient capables.
Un jour, je suis venu avec des vêtements et j’ai été très impressionné de voir que Maria et Vasil ont décidé de les donner à des gens plus pauvres qu’eux. »

Maria a expliqué leur geste  :

  • « Cette autre famille n’avait rien. On voulait qu’ils se sentent aussi heureux que nous. Nous, maintenant, nous nous sentons plus libres que jamais. Notre rêve s’est réalisé. »


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