NOS VOIX : au delà d’une prise de parole, influencer la politique en Pologne

Combien de fois avons-nous entendu dire : “il faut que nous écoutions les personnes qui vivent dans la pauvreté” ? Nombre de responsables politiques  bien intentionnés sont en faveur de cette idée. Des personnes vivant dans la pauvreté sont même parfois invitées à prendre la parole devant des législateurs ou des universitaires. Mais ces initiatives peuvent relever davantage de la mise en scène que d’une réelle conviction que les très pauvres sont capables apporter des idées nouvelles.

Toutefois, en Pologne, en Irlande et en Espagne, les autorités publiques sont déterminées à aller au-delà du superficiel ou du symbolique, en agissant pour que les personnes vivant dans la pauvreté soient prises au sérieux. Le projet NOS VOIX d’ATD Quart Monde, financé par la Commission Européenne, rassemble des personnes vivant dans la pauvreté et l’exclusion sociale, des autorités publiques et des universitaires, afin d’engager un dialogue de fond. Ainsi, de janvier 2016 à juin 2017, différents groupes se rencontreront pour discuter des questions liées à l’extrême pauvreté, afin de trouver un terrain d’entente et développer des recommandations visant à apporter un changement positif dans certains domaines de politique publique.

En Pologne, la première rencontre du projet NOS VOIX a eu lieu à Varsovie le 20 février 2016. Grâce à l’aide d’ATD Quart Monde, les premiers intervenants de cette rencontre étaient des personnes vivant dans la pauvreté et l’exclusion sociale. Neuf personnes sont venues de Kielce et de Varsovie pour discuter des questions liées à l’extrême pauvreté et préparer des discussions plus approfondies avec les autorités publiques.

Nous avons commencé à travailler en deux groupes,” raconte Jan Świątek, l’un des volontaires d’ATD ayant contribué à la mise en place du projet. “Un groupe avec les personnes venues de Kielce et l’autre de Varsovie. Nous avons pris le temps de réfléchir à ce qui pouvait parfois mettre mal à l’aise les participants. Le groupe de Kielce a pointé le manque de ressources de base et les difficultés à entrer en contact avec les institutions publiques. Pour le groupe de Varsovie, il s’agissait plus de la peur du manque de stabilité et d’être confronté à la discrimination ou à l’intolérance lors du contact avec d’autres personnes.”

Les deux groupes se sont ensuite rencontrés pour partager leurs idées et choisir un thème spécifique autour duquel discuter lors des prochaines rencontres. Après un échange animé, le groupe a choisi le thème suivant : « Trouver un équilibre entre les citoyens et les institutions représentées par les autorités publiques, afin de garantir les droits fondamentaux et une vie sans peur ». Lors de la prochaine rencontre, le groupe abordera ce thème avec les autorités publiques et d’autres personnes, afin de peaufiner ces questions pour de futures échanges et recherches.

Le projet NOS VOIX permettra également aux participants de découvrir les textes de référence européens comme la Charte Sociale Européenne et la Charte des Droits Fondamentaux. ATD Pologne, ATD Irlande, ATD Espagne et l’ Association Andecha sont chargés de mettre en place ce projet dans leurs pays respectifs.

Télécharger le descriptif du Projet en anglais, en format pdf.

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