La maison de l’amitié

En 2017, ATD Quart Monde a invité à écrire des histoires vraies de changement contre une situation d’injustice et d’exclusion pour montrer que lorsqu’on s’unit pour un même combat la misère peut reculer.
Les articles sur notre site ne sont pas signés car il s´agit de favoriser une voix collective. Dans le cadre des 1001 histoires, l’auteur met en lumière une histoire vécue. L’histoire qui suit a été écrite par Shirley et Alexandre Petit-Duport (Mayotte).

Un couple qui accueille les enfants du quartier dans sa maison, pour créer des liens dans la communauté.

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Je m’appelle Alexandre, voici Shirley. Nous habitons le quartier de Mamoudzou à Mayotte. Quand nous nous sommes installés dans le quartier, tout de suite on a vu qu’il y avait de la mixité sociale avec des familles mahoraises aisées, des familles moins aisées, mais aussi des familles comoriennes : de la Grande Comore et d’Anjouan. Certaines avec papiers, d’autres non. Et puis, petit à petit, on s’est aperçu qu’à un bout de la rue il y avait un groupe de femmes et que ce groupe ne s’entendait pas avec un groupe de femmes qui discutait à l’autre bout de la rue. Et puis aussi, il y avait des fêtes traditionnelles dans la rue où nous nous étions invités mais pas certaines familles de la rue.

Il y avait aussi des bagarres entre les enfants du quartier qui pouvaient être relayées par les adultes. Avec tout ça, on a eu l’idée d’animer un groupe Tapori avec les enfants du quartier. D’une part pour créer de la solidarité entre les enfants et puis d’autre part parce qu’on s’est dit qu’avec cette solidarité créée entre les enfants, ça pourrait permettre aussi que les parents se rencontrent à travers leurs enfants d’une façon positive et qu’ils soient fiers et valorisés dans la création que les enfants faisaient dans le groupe Tapori. Nous avons donc animé un groupe Tapori une fois par mois dans notre maison. On a choisi de le faire chez nous parce que, déjà à Mayotte nous sommes des étrangers et que d’autre part notre maison se situe au milieu de la rue, donc c’était vraiment un endroit neutre qui permettait de réunir les enfants du quartier. Aujourd’hui, depuis un an que nous animons le groupe Tapori, nous voyons des petits changements, qui sont vraiment petits mais qui nous permettent aussi de se dire qu’on va continuer l’animation. Des changements à travers des liens qui n’existaient pas auparavant et qui désormais se tissent entre les enfants du quartier, comme une maman qui habite en face de chez nous et qui petit à petit va discuter, va saluer les femmes de l’autre côté de la rue alors qu’avant elle ne le faisait pas.

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