La communication engage : une session autour des pratiques de communication

Pierrelaye, France – ATD Quart Monde a organisé une session internationale de formation autour des pratiques de communication, intitulée « Comm’ON », du 2 au 5 juillet 2019. Les participants sont venus de Belgique, Espagne, République Démocratique du Congo, France, Guatemala, Philippines, Pologne, Tanzanie, Royaume-Uni et des États-Unis. Une opportunité pour des personnes avec des niveaux différents dans le champ de la communication, de s’échanger des pratiques spécifiques et de se former à certaines d’entre elles.

La question de la communication publique est au cœur de bien des priorités d’ATD Quart Monde :

  • Comment choisir les mots et les images qui mettent en valeur les contributions positives des personnes qui vivent dans la pauvreté ? Comment faire entendre et faire valoir la parole de celles et ceux qui dans nos sociétés en sont privés ?

Comment communiquer à la fois sur des sujets d’actualité globaux et avec un ancrage dans l’action au niveau local dans une organisation horizontale comme celle d’ATD ? Comment la communication peut-elle permettre de toucher de futurs partenaires financiers et d’action qui partagent la même approche et philosophie d’ATD ? Telles étaient certaines des questions à la base de cette rencontre.

Le but de cette session était de connaître quelles formes la communication prend dans chaque pays en fonction des besoins des équipes d’ATD et d’apprendre et s’inspirer les uns les autres.

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Par exemple, les participants venus du Royaume-Uni ont montré comment l’équipe a fait face aux liens souvent tendus entre les personnes vivant la pauvreté et les médias à travers le théâtre forum, afin d’améliorer une situation critique lors d’une interview entre des journalistes peu enclins à l’écoute et avec des idées reçues sur les personnes en situation de pauvreté et la difficulté de celles-ci de faire entendre leur voix. Dans cette saynètes où des personnes vivant dans la pauvreté se sentent manipulées par des journalistes, au fil de l’exercice, des participants sont montés sur scène pour y mettre à l’épreuve différentes manières de susciter un climat de respect. Cet atelier est parti de deux projets : dans « The roles we play », entre 2009 et 2018, des militants d’ATD Quart Monde ont travaillé comment prendre le contrôle de leur image pour changer la perception que la société a de la pauvreté. Le second projet est mis en place avec ‘On Road Media’, une ONG qui a pour but d’améliorer la couverture médiatique des groupes ou des sujets mal représentés. Le travail a commencé au sein d’un groupe de pairs, où les personnes qui ont une expérience vécue de la pauvreté ont pu faire de la solidarité un outil pour renforcer leur contrôle sur la manière dont elles sont représentées. Grâce à leur participation à ce projet, les membres d’ATD Quart Monde ont eu la possibilité d’être formés aux relations avec les médias et de rencontrer des journalistes de la BBC, du Guardian, de Cosmopolitan, de Chanel 4 et du Daily Mirror.

Michelle Baena Ciria cruz est venue des Philippines et a organisé un atelier de photographie lors de la session. Elle a expliqué que la possibilité de rencontrer en personne d’autres membres d’ATD Quart Monde d’autres pays et réalités et d’apprendre de leurs expériences lui a donné du courage pour son propre engagement. Dans un billet de blog, elle écrit :

J’ai une confession à faire.

  • Dernièrement, j’ai éprouvé ce qu’on appelle « la fatigue du militant ». Dans mon pays, qui affronte en ce moment une série de difficultés, dont des violations de plus en plus nombreuses des droits humains et des problèmes environnementaux, il me semble que ce que les volontaires et leurs alliés font n’est pas suffisant pour avoir un effet durable sur la société. Je me suis demandée comment ma propre contribution dans les domaines de la communication et de la levée de fonds peut faire une différence. Le climat politique actuel a été très rude pour les communautés qui vivent la pauvreté avec qui on est engagé.

C’est ainsi en pleine introspection que j’ai reçu l’invitation d’ATD Quart Monde à participer à cette session. À Comm’On, j’ai vu les choses plus clairement. Être en mesure de partager des connaissances et de prendre part en personne à des expériences avec d’autres équipes m’a permis de voir plus clairement le tableau d’ensemble des dizaines d’années de travail mené par ATD à travers le monde. Venir à cette session m’a permis de mieux apprécier la manière dont nos propres efforts, inscrits dans nos communautés, ont un impact sur les initiatives internationales (et inversement). Maintenant, je suis en mesure de rentrer chez moi, riche d’outils et de connaissances utiles aux Philippines. Je me sens revigorée et réaffirmée, parce qu’après tout, nous avons des amis dans le monde entier et que, tous ensemble, nous travaillons pour la dignité.

Parmi les autres temps forts de la session, on peut évoquer :

Enfin, grâce à la technique du ‘World Café’, destinée à faciliter l’échange des connaissances, les participants ont débattu de thèmes de fond qui concernent la communication du point de vue des moyens, de son rôle, du ton, du public visé, du messages, de l’éthique et de la sensibilité culturelle.

Photos © Carmen Martos ATD Quart Monde

Quoique les conversations aient toujours été animées, chacun s’est accordé à dire que les principales raisons de la communication d’ATD Quart Monde résident dans la volonté de s’assurer que les voix des personnes en situation de pauvreté soient entendues aussi largement que possible pour faire exister et reconnaître celles et ceux qui sont souvent invisibles dans nos sociétés et de renforcer les relations entre tous ceux qui veulent contribuer à combattre la pauvreté.

Photos © Carmen Martos ATD Quart Monde
  1. Bonjour,

    Je trouve ces réflexions partagées très intéressantes pour l’action du Mouvement et notamment pour promouvoir dans les communautés les personnes les plus pauvres.
    Sur le volet de proposer de s’inscrire dans le soutien au combat spirituel pour éradiquer la misère y a-t-il des idées particulières pour s’adresser à des citoyens qui pourraient s’engager dans une alliance avec les plus pauvres, y compris en faisant des dons?

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