État de solidarité, n’abandonner personne

Les membres d’ATD Quart Monde en Espagne ont lancé un appel pour passer de l’état d’alerte sanitaire lié au coronavirus à un état de solidarité :

Un état de solidarité dans lequel chaque personne et collectif serait pleinement attentif à celles et ceux qui vivent l’exclusion.

Après sa visite en Espagne il y a quelques semaines, le Rapporteur spécial sur l’extrême pauvreté et les droits de l’Homme des Nations Unies écrivait dans son rapport : « Le mot que j’ai le plus souvent entendu est le mot « abandonnés » ».

  • Que vont devenir les personnes et collectifs qui n’avaient déjà pas accès au système de santé, à un revenu de base, ou à un travail dignement rémunéré ? Quelles alternatives pour les personnes qui ne disposent pas de ressources suffisantes ou qui n’ont pas la possibilité de rester chez elles dans des conditions alimentaires et sanitaires adéquates ? Et toutes les personnes qui se rendent régulièrement aux banques alimentaires et dans les restaurants sociaux ?

Un thème nous préoccupe particulièrement : comment garantir que la brèche scolaire ne va pas s’agrandir davantage pour les enfants et les jeunes qui avaient déjà des difficultés à l’école ?

Va-t-on à nouveau rendre coupable leur milieu social en cas d’échec ?

Pour les membres d’ATD Quart Monde un état de solidarité devrait au minimum inclure les trois principes suivants : une présence directe et un soutien mutuel ; un accès facile aux informations concernant les droits de base ; la construction de politiques élaborées avec les familles et collectifs affectés.

Mobiliser toutes les forces possibles pour maintenir la communication, la présence et l’attention aux personnes qui vivaient déjà des situations d’abandon de toute une partie de la société. La participation des personnes en situation de pauvreté est essentielle car elles ont toute une connaissance et une expérience de résistance qui leur est propre : Quelles situations faut-il prévoir ou anticiper ?

Faire l’effort d’informer clairement sur les aides ou les initiatives d’urgence sociale à destination des personnes et collectifs vulnérables : des initiatives pour travailleurs pauvres licenciés jusqu’aux démarches pour bénéficier de bourses ou d’aides d’urgence existantes… Ces initiatives nécessitent la collaboration des professionnels du monde social, de l’administration, des syndicats, des collectifs de défense des droits, des associations, etc.
Dénoncer les manques et faire pression pour que des mesures politiques a moyen et à long terme soient prises dès maintenant, en tenant compte de l’impact de l’État d’alerte sur les personnes en situation de pauvreté et d’exclusion sociale. Il faut garantir que ces mesures soient pensées avec les collectifs et personnes concernées, afin de respecter la dignité de chacun, pour que ces mesures soient émancipatrices et qu’elles s’appuient sur les initiatives déjà existantes des personnes concernées.

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Carmen Nieves Colomo, présidente d’ATD Quart Monde Espagne

 

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