En finir avec les idées fausses sur la pauvreté

La campagne de mobilisation contre les idées reçues s’étend au Québec

Des radio-poubelles aux campagnes électorales, les idées fausses sur la pauvreté se répandent et se diffusent dans tous les milieux et s’ajoutent aux violences que subissent quotidiennement les personnes en situation de pauvreté.

Depuis plusieurs mois, des personnes en situation de pauvreté et des volontaires du mouvement ATD Quart Monde travaillent à créer ensemble des outils simples, clairs et efficaces pour mettre fin à ces idées fausses sur la pauvreté : quiz en ligne, fiches-argumentaires, animations vidéo, guide collaboratif, théâtre forum.

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Idée fausse #1 : « Les pauvres ne veulent pas travailler »

On est tanné d’entendre que les pauvres ne veulent pas travailler. La réalité est bien plus complexe que cela. Voici quelques chiffres pour démonter le mythe de la fainéantise des personnes qui vivent dans la pauvreté… Peut-on réellement affirmer que « les pauvres ne veulent pas travailler » ? Les chiffres de l’institut de la statistique du Québec montrent une réalité toute autre. Sur 10 personnes en situations de pauvreté, 4 ont un travail qui ne leur permet pas d’avoir des revenus suffisant pour vivre décemment (temps partiel, travail saisonnier, salaire minimum…). 5 autres ne sont pas en situation de travailler, parce qu’elles sont retraitées ou parce qu’elles ont un handicap ou une maladie. Au final, seules 8% des personnes en situation de pauvreté touchent des prestations d’aide sociale et n’ont pas de contrainte reconnue à l’emploi. Au delà de ces chiffres, il serait injuste de faire porter la responsabilité du chômage aux personnes qui n’ont pas d’emploi. Les difficultés qu’elles rencontrent sont nombreuses : conjoncture économique, manque d’expérience ou de qualification, discrimination à l’embauche, difficile conciliation entre travail et vie familiale… Le monde du travail dans notre modèle obsédé par toujours plus d’efficacité et de productivité écarte de plus en plus de travailleurs/ses, qui n’arrivent pas à suivre les cadences et les réadaptations continues exigées. Quand on dit »Les pauvres ne veulent pas travailler », on oublie aussi l’importance du travail dit « invisible ».

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On ne reconnaît pas socialement le travail non salarié que toutes les personnes accomplissent comme bénévoles, proches aidants, personnes au foyer. Cela représenterait selon Statistique Canada au moins 235 Milliards $/an, soit un tiers du PIB. Les personnes pauvres, comme les autres, sont actives et participent à la création de la richesse dans notre pays !

Retrouvez toute la campagne sur les idées fausses ici.