Des personnes vivant dans l’extrême pauvreté présentent cinq propositions pour l’après-2015

Basée sur leurs expériences de vie, la connaissance des personnes vivant dans la misère se distingue nettement des discours sur le développement durable saturés par des « experts, des personnes éminentes » et d’autres intervenants. Le mouvement international ATD Quart Monde a organisé un séminaire de deux jours avec des participants vivant des conditions très dures, pour montrer que ceux qui endurent l’extrême pauvreté, sont les plus qualifiés pour dire comment y mettre fin.

Ont également participé à ce séminaire : Amina Mohammed, Conseillère spéciale du Secrétaire général pour la planification du développement pour l’après-2015 ; Olav Kjorven, Sous-Secrétaire général et directeur du PNUD, Ivan Simonovic, Sous-Secrétaire général aux droits de l’homme ; Gérard Araud, Libran N. Cabactulan, Enrique Roman-Morey, Jean-Francis Régis Zinsou, respectivement ambassadeurs de France, des Philippines, du Pérou et du Bénin ; Alison Tate, directrice des relations extérieures de la Confédération syndicale internationale, Roberto Bissio, coordinateur de Social Watch, ainsi que des universitaires et des acteurs de terrain.

Les participants ont travaillé autour de trois thématiques, introduite à chaque fois par une vidéo :
Discrimination et participation introduit par une vidéo montrant des exemples de Bolivie, de France et de l’Ile Maurice.
Éducation pour tous introduit par une vidéo montrant des exemples de l’Ile Maurice, du Burkina et des USA.
Protection sociale pour tous introduit par une vidéo montrant les habitants d’une décharge à Madagascar.

Le rapport : « Vers un développement durable qui n’oublie personne : le défi de l’après-2015 » est la conclusion d’une recherche-action participative de 18 mois, menée par ATD Quart Monde, pour évaluer les Objectifs du millénaire pour le développement. L’événement a été, par lui-même, un exemple de participation des personnes vivant dans la pauvreté, tout en permettant de présenter les conclusions de la recherche-action participative. Les recommandations proposent à la fois des objectifs et la méthode pour les atteindre.

  • 1. Ne laisser personne derrière
    Éliminer la stigmatisation et la discrimination à l’égard des femmes ou fondées sur l’origine sociale ou la pauvreté ; atteindre les populations les plus pauvres ; favoriser un développement et un accès aux services participatifs.
  • 2. Introduire les personnes en situation de pauvreté comme des nouveaux partenaires pour construire un savoir sur le développement
    Créer un esprit de coopération et inventer de nouvelles formes de savoirs partagés entre des personnes en situation de pauvreté et le reste de la société, notamment des universitaires, des professionnels et des décideurs politiques.
  • 3. Promouvoir les emplois décents et la protection sociale ; couvrir les besoins essentiels de tous en investissant des fonds privés et publics
  • 4. Assurer l’éducation et la formation pour tous fondées sur la coopération entre tous les acteurs
    Éliminer les obstacles cachés à une éducation de qualité ; mettre au point des méthodes d’éducation coopérative en partenariat avec les communautés ; garantir un enseignement de qualité et de meilleurs résultats scolaires aux personnes en situation de pauvreté.
  • 5. Promouvoir une bonne gouvernance participative
    S’assurer que la participation à la gouvernance est plus qu’un simple exercice de consultation ; s’assurer que les communautés participent de leur plein gré.

Pour chaque objectif, des indications sont fournies sur la façon de les atteindre au niveau national et international.

Le séminaire a été plus que l’énoncé de recommandations politiques, car des personnes vivant dans l’extrême pauvreté.y ont apporté une connaissance nourrie par leurs vies et leurs pensées. Un des intervenants, ayant une expérience directe de la pauvreté, nous a rappelé : « Vous ne pouvez pas penser pour nous ; vous devez penser avec nous.  » Comment pouvons-nous espérer mettre fin à l’extrême pauvreté sans la participation de ceux qui la connaissent le mieux ? Dans le rapport : « Vers un développement durable qui n’oublie personne : Le défi de l’après-2015 », ATD Quart Monde expose les conditions pour une participation positive des personnes vivant dans l’extrême pauvreté.
Juan Carlos Balthazar l’a bien résumé en déclarant : « Nous n’avons pas besoin d’être accueillis avec plein d’embrassades. Accueillez-nous simplement comme des êtres humains, comme vous-mêmes, vous souhaiteriez l’être. »

Lisez le rapport

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Vers un développement durable qui n’oublie personne : le défi de l’après-2015