« Cette coopérative préserve notre dignité. »

Dessin : Liban, 2021 © Hélène Perdereau / ATD Quart Monde


« Beitouna », association créée par des habitants de Nabaa, à Beyrouth

célèbre la Journée mondiale du refus de la misère, organise une bibliothèque de rue, des rencontres entre parents, et crée une coopérative.

La coopérative

La coopérative a été fondée en 2006, au moment où le pays a connu un afflux de réfugiés venant du sud du Liban. Plusieurs familles libanaises se sont installées dans le quartier, réunies en comité.

  • Elles se demandaient quoi faire pour ne pas seulement recevoir des aides ni se contenter de les redistribuer, mais également trouver un moyen de participer. C’est ainsi qu’a démarré la coopérative, avec une petite cotisation des familles.

Le principe est d’acheter des produits et les revendre 30 % moins cher. Elle est gérée par 4 femmes du quartier, qui nettoient, arrangent les produits, font les achats. Avec les autres familles, elles décident de son ouverture ou pas, des types de produits à acheter. Toutes ces femmes coopèrent bénévolement.

«  On a dû arrêter la coopérative à la révolution de 2019, parce que tout devenait très cher et on ne pouvait plus acheter de produits. », précise Maya, membre de l’association. Avec la crise sanitaire COVID 19, les mamans ont exprimé la nécessité de la relancer.

S’associer avec d’autres

  • Elles se sont associées à une action de recyclage à Beyrouth, lancée par une artiste engagée sur Instagram “Hayat Nazer” : échanger des bouteilles vides contre des « bons d’achat ». Les familles ont collecté 200 bouteilles équivalant à 4 « bons d’achat», permettant de créer un début de stock. Quelques amis de Beitouna ont complété avec des contributions financières.

Au début il n’y avait pas beaucoup de familles, car après l’explosion et le début du confinement, beaucoup de colis alimentaires avaient été distribués. Mais très vite les familles ont eu besoin de recourir à la coopérative, qui reste une solution plus durable, même si la crise les empêche de verser leur cotisation. Dans les supermarchés, les produits de première nécessité sont de plus en plus chers.

À la coopérative, quand les prix augmentent, on perd de l’argent. Or les grossistes profitent sans contrôle pour augmenter les prix.

Depuis la réouverture, 35 familles sont inscrites. Le projet est d’ouvrir 3 jours par semaine et d’accueillir plus de familles parce qu’il y a plus de besoins et de difficultés.

« Cette coopérative préserve notre dignité car nous prenons les choses que nous voulons et les payons. Quand on participe, on se sent respecté, on existe. »

  1. Bravo mesdames de prendre en main cette coopérative. qu’elle ait le succès mérité dans ce Liban si déchiré.
    Si des afghanes le savent, elles vous envieront ?
    Je pense à vous toutes affectueusement

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