Les personnes en situation d’extrême pauvreté : les partenaires idéaux pour atteindre une réelle éducation pour tous

Nouvelles du projet

Au début du mois de mars, un séminaire de six jours s’est tenu à Ouagadougou, au Burkina Faso, au cours duquel des personnes en situation d’extrême pauvreté, ainsi que des universitaires et des représentants d’ONG et d’institutions internationales ont discuté ensemble de la réussite scolaire et de la manière de l’atteindre.

Ce séminaire s’inscrit dans le cadre du projet d’évaluation des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) d’ATD Quart Monde. Des propositions y ont été préparées en vue d’un séminaire final à New York en juin 2013, afin de contribuer au cadre de développement de l’après 2015 à mettre en place à l’échéance des OMD.

Nécessité de concilier éducation traditionnelle et éducation moderne
Soixante-cinq délégués de Belgique, Burkina Faso, Ethiopie, France, Grande-Bretagne, Mali, République Centrafricaine et Sénégal ont résumé le succès scolaire à « quelque chose d’utile pour soi, pour sa famille, pour sa communauté et dans une plus large mesure pour la société ». Ils étaient tous d’accord sur le fait qu’il était nécessaire de concilier un savoir-faire traditionnel avec une expérience de savoir moderne. Le savoir moderne nécessite d’être construit sur un savoir-faire pratique et sur des notions de la vie quotidienne.

L’ambition des professionnels du système éducatif est de faire de l’école la préoccupation de la communauté entière et inversement. Cependant, dans certaines contributions des participants, il est apparu que l’éducation moderne allait à l’encontre de l’éducation traditionnelle au Burkina Faso et dans d’autres pays africains. Comme l’a souligné un père de famille : « Les enfants qui vont à l’école ne veulent plus travailler dans les champs, on les prépare à travailler dans les bureaux. Mais il n’y a pas assez d’emplois dans les bureaux pour eux tous, alors que devons-nous faire ? ». Atteindre la réussite scolaire
Pour atteindre la réussite scolaire, il est nécessaire de disposer de contributions de différentes personnes et de dialoguer avec les différentes personnes concernées, à savoir les élèves, les parents, les enseignants et la communauté.

Parmi les facteurs qui entravent la réussite scolaire, les principaux sont l’absence d’un certificat de naissance, la faim, la maladie et les classes surchargées. Et plus que tout autre facteur, la discrimination et l’humiliation, dont souffrent les enfants les plus vulnérables, sont des freins à la réussite à l’école. Certains participants ont expliqué la manière dont certains enseignants et élèves se moquaient des enfants en raison du travail de leurs parents ou du fait qu’ils n’avaient pas les moyens de leur acheter un cartable.

Les participants étaient d’accord sur le fait que « même en situation d’extrême pauvreté, une personne a des idées. Si ces idées-là ne sont pas reconnues, les personnes sont davantage entraînées au fond de la spirale de la pauvreté. » Un travail collectif permettra d’adapter le système éducatif dans leur communauté, afin de pouvoir atteindre les laissés-pour-compte.