A Antananarivo, les habitants nettoient leur quartier pour éviter d’être inondés

Reportage de RFI – 15 mars 2015

Encourager et soutenir les initiatives des habitants qui nettoient les canaux bouchés par les déchets suite aux inondations, c’est le travail qu’entreprend l’équipe d’ATD Quart Monde dans le quartier d’Antohomadinika. Un reporter de RFI a suivi ce chantier. Question de mentalité ou de pauvreté ? Les habitants rappellent que pour traiter les déchets, les structures manquent ; ils réclament un système d’assainissement pour faire face au problème qui se reproduit chaque année.

“A Madagascar, dans la capitale, Antananarivo, quelques habitants des bas quartiers tentent de faire changer leur quotidien avec l’aide d’ONG. Après deux mois de pluies et d’inondations, ils veulent prendre les choses en main : nettoyer les ordures qui bouchent les canaux d’évacuation et faire évoluer les mentalités dans ces quartiers pauvres car chaque année, à la saison des pluies, l’eau monte, puis stagne. Et des maladies se déclarent.

Cela fait deux mois que les habitants de Antohomadinika vivent les pieds dans l’eau. Scène inhabituelle ce matin-là : une équipe, armée de fourches et de grands bidons, se charge d’enlever les ordures qui empêchent l’évacuation des eaux usées. Lamine Sarr est volontaire permanent d’ATD Quart Monde, l’ONG qui a lancé l’initiative de ce nettoyage : «  On fait le curage des canaux. On fait enlever les ordures aussi. Le souci maintenant, c’est les maladies. Et chaque année, c’est le même cas qui revient. Donc dans un premier temps, il faut déboucher, il faut nettoyer, mais sensibiliser aussi la population pour ne pas mettre des ordures. »

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L’odeur est pestilentielle. Ramariarisoa porte un cache-nez. Elle est l’une des 45 bénévoles mobilisées et habite le quartier. Elle témoigne des mauvaises habitudes dans le voisinage : « Ici, ils jettent leurs ordures devant leurs portes, ils disent que c’est pour empêcher la montée des eaux. Je ne peux pas les empêcher. Et quand les parents demandent à leurs enfants d’aller jeter les poubelles, les enfants jettent les ordures partout dès que personne ne les voit. C’est plus simple que d’aller au bac à ordures. »

Changer les mentalités n’est pas le seul enjeu. Les habitants réclament aux pouvoirs publics des rues pavées au lieu de la terre battue qui se transforme en boue, et surtout un système d’assainissement car les bennes à ordures sont toujours pleines et seulement un quart de la population a accès à des toilettes. Les autres jettent simplement leurs déjections dans la rue.”

Source : RFI