1001 histoires de courage et dignité, ici et ailleurs

À Sofia, le 28 septembre 2017, un débat suite à la projection du film Joseph l’Insoumis

Cette soirée,  à l’Institut Français de Bulgarie, a rassemblé 45 personnes autour du film Joseph l’Insoumis. Au cours du débat, les participants ont pu dire comment ce film les a touchés, mais aussi comment cette histoire se continue avec les personnes qui vivent dans la grande pauvreté aujourd’hui.

Les participants ont fortement réagi tout au long de la soirée !

Changer de regard

  • « Ce que j’ai vu dans le film, au début, c’est qu’il faut commencer par l’estime de l’autre. Si on a du respect pour l’autre, de l’estime pour ses sentiments, pour son passé, c’est uniquement de cette manière qu’on peut bâtir quelque chose ensemble. »
  • « Dans nos relations sociales on méprise, celui qui n’est pas comme il faut. On peut juste par un regard tuer l’autre. On peut envisager quelqu’un plutôt que le dévisager. »
  • « Certains enfants ne vont pas à l’école, à cause du manque de matériel mais aussi à cause du regard porté sur eux par les autres enfants. »

Rire

« Avec les enfants des rues avec qui je suis engagé à Bucarest, il y a un truc qui est super important c’est de rire. Quand on ri, on prend de la distance par rapport à son quotidien, on exprime de la joie, on partage, et on est Homme, on grandit. »

Se donner du courage

« Le film montre que c’est possible que les choses changent, grâce au travail des personnes, fait ensemble. Dans le travail que je fais, je rencontre des gens qui ont pu vaincre leur désespoir et leur idée que rien ne change dans leur vie. J’ai vu la même chose dans le film. Cela me donne beaucoup de courage, beaucoup d’espoir… Il faut leur montrer qu’ils ne sont pas les seuls à combattre ensemble. »

Tisser des relations dans la durée

« Les relations sont tissées de manière lente, mais de manière durable comme on l’a vu dans le film. Le père Wresinski, cela lui a pris beaucoup de temps de tisser des relations avec les gens mais à partir du moment ou ces gens ont cru qu’ils étaient des êtres humains, ils ont pu échapper à la pauvreté. »

Le débat a également été l’occasion d’aborder plusieurs thèmes autour d’initiatives dans l’agriculture, ou encore sur la question de la précarité énergétique. Chacun a pu partager ses actions et bonnes pratiques du quotidien en solidarité avec les personnes en situation de pauvreté, pour qu’elles puissent « se relever », « se tenir debout ».

Développer une citoyenneté

  • « Ce qu’on a vu dans le film : quand il s’agit d’inégalité et de pauvreté, ce n’est pas seulement une affaire de ressources et d’énergie, c’est aussi une affaire politique… Il y en a certains qui ont le droit de prendre des décisions pour d’autres, et en même temps d’autres n’en ont pas la possibilité. Dans notre groupe, nous sommes des gens qui agissons d’une manière radicale, de la plus autonome possible, sans compter sur les aides nationales ou européennes. Nous comptons juste sur la citoyenneté. Il y en a d’autres qui comptent sur les institutions. En dépit de ces divergences politiques, je pense que nous devons nous compléter, que nous devons nous entraider les unes les autres, que nous devons continuer à communiquer ensemble et à combattre cette tension. »
  • « Dans d’autres pays du monde, avec ATD Quart Monde et d’autres, c’est cette combinaison d’une mobilisation citoyenne et d’un combat politique qui a permis des changements importants en vue d’éradiquer la pauvreté. C’est le cas au Guatemala, en Belgique, en France, au Québec et ailleurs encore… »

Développer des relations en réseau

À plusieurs reprises, certaines personnes ont exprimé l’importance, tout en étant impliqué dans un projet local d’être inspiré par des idées venant d’ailleurs et – quel que soit notre mode d’action – de pouvoir collaborer pour se renforcer, « de développer des relations en réseau ».

C’est ce que montre le livre numérique, présenté lors de la soirée et réalisé par le Mouvement ATD Quart Monde cette année, à partir d’Histoires de changement recueillies dans différents pays du Sud-Est de l’Europe. Il permet de comprendre comment des personnes qui vivent dans la pauvreté et celles qui les rejoignent, se mettent debout ensemble. Vous pouvez le trouver en cliquant ici.

Une projection spéciale, le matin même, avait permis de projeter le film à deux classes du Lycée français Victor Hugo. Les élèves ont pu découvrir le parcours de Joseph Wresinski avec les familles du camp de Noisy le Grand. Un élève a conclu :

  • « Il ne s’agit pas de donner, mais aussi d’agir et d’être avec les gens. J’ai compris du film qu’il ne faut pas faire de la charité, il faut être soi-même. »